Stalking : Définition et Comment Porter Plainte Efficacement

Tu as déjà entendu parler du stalking ? Ce terme anglais qui fait froid dans le dos est devenu tristement courant ces dernières années. Que tu sois victime ou simplement curieux de comprendre ce phénomène, je vais tout t’expliquer ! Le stalking, c’est bien plus qu’une simple surveillance occasionnelle, c’est un véritable harcèlement obsessionnel qui peut avoir des conséquences dramatiques sur la vie des victimes. Dans cet article, je te détaille ce qu’est exactement le stalking, comment le reconnaître et surtout, comment porter plainte efficacement si tu es concerné.

📌 L’essentiel à retenir

  • Définition : Le stalking est une forme de harcèlement obsessionnel caractérisé par une attention non désirée et répétée envers une personne
  • Reconnaissance : En France, le stalking n’est pas nommé ainsi dans le Code pénal mais est couvert par les lois sur le harcèlement
  • Signes : Appels/messages répétés, surveillance, présence non désirée et intrusion dans la vie privée
  • Plainte : Pour porter plainte, il faut rassembler des preuves et s’adresser au commissariat ou à la gendarmerie
  • Protection : Changement des habitudes, blocage des communications et alerte de l’entourage sont essentiels

Stalking : définition et caractéristiques principales

Le terme stalking, issu de l’anglais ‘to stalk’ qui signifie ‘traquer’, désigne une forme particulière de harcèlement névrotique. En français, on parle parfois de ‘traque furtive’ au Québec ou de ‘harcèlement obsessionnel’ en Suisse. Mais concrètement, de quoi s’agit-il ?

Le stalking se caractérise par une attention obsessionnelle non désirée qu’une personne (le stalker) accorde à une autre. Ce n’est pas un acte isolé mais bien un ensemble de comportements répétitifs qui, mis bout à bout, créent une situation anxiogène pour la victime.

Selon la définition du psychologue américain John Reid Meloy, trois éléments permettent de caractériser le stalking :

  • Une intrusion vis-à-vis d’autrui contre sa volonté
  • Une menace implicite ou explicite dans le comportement du harceleur
  • Un sentiment de peur engendré chez la victime

Et attention, contrairement à ce que tu pourrais penser, le stalking ne touche pas uniquement les célébrités ! À l’origine, le phénomène a été décrit surtout concernant des stars qui étaient harcelées, mais aujourd’hui, n’importe qui peut en être victime. Ton ex, un collègue, un voisin… le stalker est souvent une personne de l’entourage.

En Californie, où des lois anti-stalking existent depuis 1990, le code pénal le définit comme : ‘Toute personne qui suit délibérément, avec une intention nuisible et de manière répétée une autre personne, ou qui harcèle délibérément avec une intention nuisible une autre personne, et qui profère une menace crédible dans le but de susciter une crainte raisonnable pour sa sécurité ou celle de sa famille immédiate.’

Les différents comportements associés au stalking

Le stalking peut prendre de multiples formes, et c’est justement cette diversité des comportements qui le rend parfois difficile à identifier clairement. Voici les manifestations les plus courantes :

  • Appels téléphoniques incessants ou à des heures inappropriées
  • Envoi massif de messages, mails, lettres ou cadeaux non sollicités
  • Surveillance physique (attente devant le domicile ou lieu de travail)
  • Intrusion dans la vie privée (fouille dans les poubelles, interception du courrier)
  • Apparition ‘par hasard’ dans les lieux fréquentés par la victime
  • Collecte d’informations personnelles sur la victime
  • Dégradation de biens personnels
  • Menaces explicites ou implicites

Ce qui est particulièrement pervers avec le stalking, c’est que chaque action prise isolément peut sembler inoffensive ou même légale. Envoyer un message n’est généralement pas illégal, mais quand cette action est répétée fréquemment malgré le refus du destinataire, elle devient du harcèlement. Au Royaume-Uni, la loi considère qu’il suffit que l’action se produise deux fois pour que le comportement du stalker soit considéré comme inacceptable.

Avec l’essor d’internet, une nouvelle forme de stalking a émergé : le cyber-stalking. Les stalkers utilisent les réseaux sociaux pour se renseigner sur leurs victimes, saturent leurs boîtes mail, peuvent envoyer des virus, ou même s’introduire illégalement dans leurs conversations privées ou SMS. L’anonymat relatif d’internet encourage ce type de comportement en donnant un sentiment d’impunité. Si tu cherches à comment bloquer des mails indésirables, c’est peut-être déjà un premier signe que tu es victime de cyber-stalking.

Les différents types de stalkers et leurs motivations

On pourrait penser que tous les stalkers agissent pour les mêmes raisons, mais en réalité, leurs motivations sont très diverses et peuvent même évoluer au fil du temps. Les psychologues distinguent généralement plusieurs types de stalkers :

Selon leur état psychologique

Les experts regroupent souvent les stalkers en deux catégories principales :

  • Les stalkers psychotiques : ils peuvent souffrir de troubles délirants, de troubles schizo-affectifs ou de schizophrénie
  • Les stalkers non-psychotiques : ils présentent généralement des troubles comme la dépression majeure, des troubles de l’adaptation, ou divers troubles de la personnalité (antisociale, borderline, dépendante, narcissique ou paranoïaque)

Selon leurs objectifs

Dans l’article ‘A study of Stalkers’, les chercheurs ont identifié cinq types de stalkers selon leurs motivations :

Type de stalker Motivation principale
Le stalker ‘rejeté’ Pourchasse sa victime pour corriger un sentiment de rejet
Le stalker ‘rancunier’ Traque par vengeance pour faire peur à sa victime
Le stalker ‘intimiste’ S’immisce dans l’intimité de sa victime car il pense qu’elle est son âme-sœur
Le stalker ‘prétendant maladroit’ S’intéresse uniquement aux victimes en couple
Le stalker ‘prédateur’ Espionne sa victime pour l’attaquer, souvent sexuellement

Plus récemment, en 2002, l’Académie de l’association nationale des victimes a défini deux autres types :

  • Le stalker ‘terroriste’ ou ‘politique’
  • Le stalker ‘vengeur’

Contrairement aux autres catégories, ces deux types ne cherchent pas une relation intime avec leurs victimes, mais plutôt à les forcer à s’intéresser à eux. Le stalker vengeur est motivé par le sentiment d’un règlement de comptes, tandis que le stalker terroriste utilise menaces et intimidation pour manipuler sa victime.

Le stalking commence souvent après une expérience de perte : une relation qui se termine, un deuil, un licenciement… Les stalkers rejetés agissent par narcissisme, étant jaloux et persuadés d’avoir le droit d’obtenir ce qu’ils veulent. Le stalker amer, quant à lui, se sent persécuté et peut même présenter des traits paranoïaques ou schizophrènes.

Les impacts psychologiques du stalking sur les victimes

Être victime de stalking n’est pas une expérience anodine. Les conséquences sur la santé mentale et la vie quotidienne peuvent être dévastatrices. Même si le stalker n’a jamais recours à la violence physique, la pression psychologique constante est suffisante pour causer des dommages durables.

Les victimes de stalking rapportent fréquemment :

  • Un sentiment permanent d’insécurité et de peur
  • Des troubles anxieux et des crises de panique
  • Des problèmes de sommeil et des cauchemars
  • Une perte de confiance en soi et envers les autres
  • Des symptômes de stress post-traumatique
  • Des pensées suicidaires dans les cas les plus graves

Au-delà de ces impacts psychologiques, le stalking bouleverse complètement le mode de vie des victimes. Pour échapper à leur harceleur, elles sont souvent contraintes de :

  • Changer de numéro de téléphone
  • Déménager
  • Modifier leurs habitudes quotidiennes
  • Changer d’emploi
  • Réduire significativement leurs activités sociales

Ces perturbations dans la vie quotidienne entraînent un sentiment de mal-être et d’isolement. La victime se sent progressivement piégée, comme si sa vie ne lui appartenait plus. Certaines personnes développent même un sentiment de culpabilité, se demandant si elles ont ‘provoqué’ ce harcèlement.

Protéger sa vie privée devient alors une priorité, y compris sur internet. Si tu es victime de cyber-stalking, apprendre comment voir un mot de passe caché peut être utile pour vérifier si quelqu’un a eu accès à tes comptes, mais attention à ne pas tomber dans la paranoïa.

Comment porter plainte pour stalking en France ?

En France, le terme ‘stalking’ n’existe pas en tant que tel dans le code pénal. Cependant, ces comportements sont bel et bien sanctionnés par la loi sous d’autres qualifications. Le harcèlement moral est puni par l’article 222-33-2-2 du Code pénal, et peut être aggravé selon certaines circonstances.

Si tu es victime de stalking, voici comment procéder pour porter plainte :

Étape 1 : Rassembler des preuves

Avant de te rendre au commissariat, il est crucial de collecter un maximum d’éléments prouvant le harcèlement :

  • Conserve tous les messages, mails, lettres reçus
  • Enregistre les appels téléphoniques si possible
  • Prends des photos si le stalker se trouve près de chez toi
  • Tiens un journal détaillé de tous les incidents (date, heure, lieu, description)
  • Recueille des témoignages de personnes ayant assisté aux faits

Ces preuves seront déterminantes pour la suite de la procédure. Sans elles, la parole de la victime pourrait être mise en doute.

Étape 2 : Déposer plainte

Tu peux porter plainte de plusieurs façons :

  • En te rendant au commissariat de police ou à la gendarmerie la plus proche
  • Par courrier adressé au procureur de la République du tribunal judiciaire de ton domicile
  • Via une pré-plainte en ligne (mais tu devras te déplacer pour la signer)

Lors de ton dépôt de plainte, sois le plus précis possible. Mentionne tous les faits, même ceux qui te semblent anodins. N’hésite pas à utiliser le terme ‘stalking’ ou ‘harcèlement obsessionnel’ pour que les autorités comprennent bien la nature répétitive des actes.

Si les policiers refusent de prendre ta plainte (ce qui arrive parfois malheureusement), insiste pour au moins déposer une main courante. Tu pourras ensuite écrire directement au procureur.

Étape 3 : Demander des mesures de protection

Si tu te sens en danger, n’attends pas ! Tu peux demander une ordonnance de protection au juge aux affaires familiales. Cette mesure peut être accordée en urgence et interdit au harceleur de s’approcher de toi.

Tu peux également solliciter le téléphone grave danger qui permet d’alerter immédiatement les forces de l’ordre en cas de menace.

Face à certaines menaces informatiques comme les portes dérobées qui pourraient être utilisées pour espionner tes appareils, n’hésite pas à mentionner ces aspects techniques dans ta plainte et à consulter un expert en cybersécurité.

FAQ sur le stalking et les recours possibles

Est-ce que le stalking est un crime en France ?

En France, le stalking n’est pas nommé comme tel dans le Code pénal, mais les comportements qui le constituent sont bien répréhensibles pénalement sous l’appellation de harcèlement moral. Selon la gravité des faits et leurs conséquences sur la victime, les peines peuvent aller de 1 à 3 ans d’emprisonnement et de 15 000 à 45 000 euros d’amende. Des circonstances aggravantes peuvent être retenues si le harcèlement est commis par un ex-conjoint ou si la victime a moins de 15 ans.

Comment se protéger si je suis victime de stalking ?

En attendant que ta plainte soit traitée, tu peux prendre plusieurs mesures pour te protéger :

  • Ne jamais répondre aux sollicitations du stalker, même pour lui demander d’arrêter
  • Modifier tes habitudes quotidiennes (trajets, horaires)
  • Renforcer la sécurité de ton domicile
  • Informer ton entourage personnel et professionnel
  • Bloquer le stalker sur tous tes réseaux sociaux et moyens de communication
  • Envisager de changer de numéro de téléphone
  • Dans les cas graves, envisager un déménagement temporaire

Le stalking est-il une maladie mentale ?

Le stalking n’est pas en soi une maladie mentale, mais il peut être associé à divers troubles psychologiques. Certains stalkers souffrent de troubles psychotiques, d’autres présentent des troubles de la personnalité comme le narcissisme pathologique ou la personnalité borderline. Cependant, il est important de noter que tous les stalkers ne sont pas atteints de troubles mentaux, et que la maladie mentale n’excuse en aucun cas ce type de comportement.

Que faire si la police ne prend pas ma plainte au sérieux ?

Si les forces de l’ordre minimisent ta plainte (ce qui arrive malheureusement souvent dans les cas de stalking), tu as plusieurs recours :

  • Insister pour qu’une main courante soit au moins enregistrée
  • Écrire directement au procureur de la République
  • Contacter des associations d’aide aux victimes comme l’INAVEM (116 006)
  • Consulter un avocat spécialisé
  • Documenter tout refus de prise de plainte et le signaler à la hiérarchie

Le stalking sur internet est-il puni de la même façon ?

Oui, le cyber-stalking est également punissable. En France, le harcèlement en ligne est même considéré comme une circonstance aggravante depuis la loi du 3 août 2018. Si tu es victime de harcèlement via internet, conserve toutes les preuves numériques (captures d’écran, messages, e-mails) et n’hésite pas à signaler les contenus problématiques aux plateformes concernées en plus de porter plainte. Les peines peuvent aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.